
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 30 décembre 2002
Traversée PARIS - ANGLETERRE
Aujourd'hui, le navigateur navarrais Álvaro de Marichalar quittera Paris avec pour objectif d'accoster en Angleterre à bord d'une petite embarcation de 2,5 mètres de longueur.
L'embarcation qui porte le nom mythique de "NUMANCIA" est la même avec laquelle il a récemment établi un record du monde en traversant l'Atlantique. Afin de pouvoir naviguer sur la Seine, le sportif espagnol a passé avec succès un examen portant sur la réglementation fluviale française.
Expédition : PARIS - ANGLETERRE.
Heure de départ : 12:00
Lieu de départ : la Seine, devant la Statue de la Liberté, Paris (France).
Distance : 320 Miles Nautiques (580 Km.)
Embarcation : Bombardier XP Di ; Lubrifiant 100% biodégradable. Émission propre.
Caractéristique : L'embarcation compte plus de 1000 heures de navigation et est encore hautement fiable.
4 ÉTAPES. -
30 décembre : Descente de la Seine jusqu'à Rouen, avec arrêt au passage des écluses.
31 décembre : Poursuite de sa route jusqu'à l'embouchure du Havre, et navigation pendant une bonne partie de la nuit de la Saint Sylvestre..
1er janvier : Parcours des 150 Miles Nautiques qui séparent le Havre de
Calais.
2 janvier : Traversée de la Manche pour arriver à Douvres en Angleterre (et peut-être Londres en remontant la Tamise) .
Heure prévue d'arrivée à Douvres : 09:30 (l'ancre sera levée à l'aube)
Inconvénients majeurs : Le froid intense et une mer très agitée à cette époque de l'année.
OBJECTIFS. -
1. Défi sportif (première traversée Paris - Angleterre sur moto aquatique)
2. Promouvoir le sport et l'aventure pour lutter contre la drogue et l'alcool.
3. Apporter notre soutien à la région de Galice depuis Londres et Paris en participant à la campagne de prise de conscience et de prévention sur les pollutions maritimes :
La levée d'ancre aura lieu à Paris devant le drapeau galicien et une pancarte portant l'inscription "NUNCA MAIS" ("PLUS JAMAIS") accrochés près de la Statue de la Liberté à Paris. Ces symboles seront aussi présents à Londres.
4. Promouvoir les idéaux d'amitié entre les peuples, de tolérance, de paix et de liberté ; le navigateur espagnol a recours à des symboles identiques : il lève l'ancre aujourd'hui devant la réplique de la Statue de la Liberté de New York, celle de New York le vit arriver en provenance de Rome. A Paris, les drapeaux espagnol et français flotteront ensemble. Il en sera de même avec les drapeaux espagnol et britannique au point d'arrivée en Angleterre.
Pour plus d'informations (vidéo et photos) : www.oceano2002.com
et Melle Mónica : + 34.655.640184 E-mail : monicarduan@yahoo.es
"Egarée au fin fond de l'Univers, une petite goutte d'eau abrite un grand désert bleu qui fait rêver les navigateurs..."
Álvaro Marichalar et Sáenz de Tejada - Expédition ROME - NEW YORK
LETTRE DU NAVIGATEUR
Chers amis,
Je suis un navigateur navarrais amoureux de la mer.
Je navigue en solitaire depuis 1982 : 21 ans au cours desquels j'ai appris à respecter le grand bleu. Je navigue toujours sur une embarcation qui mesure deux mètres cinquante de long et un mètre de large ! Avec une telle embarcation, on se sent réellement proche de la mer, c'est épidermique. Rien pour se protéger. On est trempé jusqu'à l'os. Il arrive qu'on tombe à la mer à plusieurs reprises, alors il faut nager pour revenir sur le bateau avec toujours en tête l'objectif d'atteindre son but.
Je me suis battu sur mer (comme sur terre) pour relever des défis sportifs. Difficiles combats.
J'ai beaucoup appris de la mer.
Là-bas, seul, j'ai pu vivre et sentir de nombreuses choses et expériences.
Surtout la présence constante et saisissante de Dieu dans l'horizon vide et illimité.
J'ai ressenti le calme ; le bleu infini ; la douceur d'une aube ; l'apaisement ....
Mais aussi la nuit ; le froid ; la tempête ; la peur ; l'angoisse totale...
Mes seuls compagnons de route : parfois des dauphins, parfois des requins, seuls témoins de mon aventure.
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Il y a quelques mois j'ai navigué en solitaire sur un trajet de 10.000 Miles Nautiques (18.000 Kilomètres) : j'ai levé l'ancre à Rome en rêvant d'arriver à New York. J'y suis arrivé avec l'aide de Dieu.
Parmi toutes les choses que j'ai vues, je veux vous parler des terribles outrages dont sont victimes nos océans.
Je ne peux décrire ce que je ressens lorsque je vois la mer utilisée comme une grande poubelle. Lorsque sur mon petit bateau je dois manœuvrer pour éviter ces immenses pétroliers qui déversent impunément leur pétrole brut pour "nettoyer" leur réservoir en haute mer ... Lorsque la nuit, frigorifié, je suis contraint de plonger pour dégager la turbine des matières plastiques qui l'entravent dans des eaux polluées par le pétrole.
Il est difficile d'imaginer que l'on puisse voir de si près, et de façon si concrète un cargo se débarrasser d'énormes containers remplis d'ordures illégales. Il s'agit parfois de matériel radioactif. Et ces produits sont jetés à la mer sans scrupules. La vision de ces produits dérivant dans la solitude de la haute mer est incroyable. Ils sont à craindre, surtout la nuit. Les heurter aurait pour conséquence immédiate de faire couler mon bateau. J'ai parfois filmé certaines des scènes que j'ai pu voir grâce à une petite caméra étanche que j'ai à bord de ma petite embarcation.
Notre Planète est faite d'eau. C'est une petite goutte d'eau égarée dans l'Univers. Nous sommes faits d'eau. Respecter la mer est fondamental ; c'est respecter nos origines, notre présent et notre futur. C'est nous respecter nous-mêmes.
Aujourd'hui, nous subissons de près ce qui ne cesse d'arriver au loin : le déversement permanent de pétrole brut dans la mer. Aujourd'hui, nous sommes davantage choqués parce que nous le voyons de près. Nous ne pouvons pas tolérer que cela se reproduise. Nous ne devons pas ignorer ce problème.
"NUNCA MAIS" ( "PLUS JAMAIS").
Aujourd'hui, nous devons tous nous unir et mettre en œuvre tout ce qui est en notre pouvoir pour régler ce problème.
Le 22 novembre dernier, je donnais une conférence sur mon expédition Rome - New York au Real Club Náutico de la Corogne. J'avais pu voir, et admirer ! le littoral sur lequel j'ai tant de fois navigué. Depuis la terre ferme. Comme tous les amoureux de la mer, de la nature et de la Galice, j'ai pu voir, toucher et sentir l'horreur du poison noir.
Par cupidité, notre petite planète n'est pas respectée. Des mesures logiques de sécurité en matière de transport de marchandises dangereuses ne sont pas prises. Les gens de la mer en souffrent tandis que la Mère Nature encaisse coup sur coup. Jusqu'à quand ? Les contrats en matière de transport pétrolier sont rédigés dans différentes villes : nombre d'entre eux à Londres et à Paris...
Le 30 décembre prochain, je serai à Paris entouré d' amis français amoureux de la mer et la nature. Ils seront présents au départ de la traversée que je vais faire entre Paris et la Grande Bretagne.
Je mettrai la pancarte "NUNCA MAIS" ("PLUS JAMAIS") devant la Statue de la Liberté sur la Seine.
Si j'atteins l'Angleterre, je l'accrocherai aussi là-bas. Je pense qu'il est bon que le reste de l'Europe voit notre pancarte galicienne.
Ce à quoi nous devons faire face aujourd'hui concerne l'Europe ; c'est un problème qui existe au quotidien, même si nous n'y prêtons attention que lorsqu'il vient frapper à nos portes...
Tous les navigateurs sont avec les Galiciens et la Galice.
Aujourd'hui plus que jamais.
Cordialement,
Álvaro de Marichalar et Sáenz de Tejada
Expédition PARIS - ANGLETERRE
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